Toutes les épices viennent d’une plante. Toutes.
Tristique lacus
Quand on dit “épices”, on pense immédiatement au poivre, à la cannelle, à la vanille… mais on oublie souvent que derrière chaque pot sur l’étagère, il y a une plante. Une vraie, avec des racines, des feuilles, des fleurs. Pas une seule épice n’échappe à cette règle : elles sont toutes issues du vivant végétal. Le poivre ? Une liane tropicale. La cannelle ? L’écorce d’un arbre. Le clou de girofle ? Un bouton floral séché. La vanille ? Une orchidée grimpante. Le safran ? Le pistil d’une fleur mauve, cueilli à la main, gramme par gramme. Même la noix de muscade, râpée dans les plats de grand-mère, vient du cœur d’un fruit, et son enveloppe rouge vif (le macis) est elle aussi une épice.
Ce qui est fou, c’est que ces plantes ont conquis la planète bien avant les routes commerciales modernes. Des rameaux d’épices circulaient déjà dans les poches des marchands arabes, sur les navires portugais, ou dans les caravanes traversant l’Inde ou la Syrie. Les épices ont déclenché des explorations, des guerres, des fortunes. Elles ont traversé les continents sur le dos des hommes, mais toujours enracinées dans leur terre d’origine. À chaque fois qu’on ouvre un pot d'épices, on convoque un bout de jungle, un coin d’île, une senteur en forêt.